L'œil pictural et le geste photographique. Aucun artifice, pas même un flash. Seulement l'union à l'espace et au temps qui s'offrent. C'est ainsi que Jacques Bernard Bizon réalise ses œuvres : ses espeintographies.


Les œuvres de Jacques Bernard Bizon sont autant de représentations des Beautés du monde, dans leurs multiples expressions.

Leur forme, guidée par le sentiment pictural qui anime l’artiste depuis la prise photographique jusqu’au tirage poudreux, évoque tour à tour Claude Monet ou Yves Klein, Claude Le Lorrain ou Mark Rothko, Jean-Baptiste Oudry ou René Magritte, William Turner ou Joan Miró.

Tel le peintre, Jacques Bernard Bizon scrute le monde. Son œil et son esprit y reconnaissent les toiles qu’il désire révéler au regard de tous : les coups de brosse et de pinceaux de notre espace, les accents de matière picturale qui s’offrent au saisissement pour qui sait les voir. Là où le peintre utilise pigments et pinceaux pour restituer le sujet, Jacques Bernard Bizon révèle par la photographie ces traces déjà présentes. Il peint avec la lumière, dont il module l’engouffrement dans le boîtier photographique. Ses réglages ajustés exaltent la lumière naturelle, la couleur et les effets de matière. Ses cadrages privilégient l’intimité.

Depuis la patiente attention au monde et la reconnaissance de l’instant parfait, présent et saisi jusqu’au tirage d’une photographie poudreuse à la matérialité picturale, l’action créatrice de Jacques Bernard Bizon fusionne les deux expressions artistiques.

À travers ses œuvres d’un genre « picturo-photographique », l’artiste annule les limites propres à chaque discipline. Les espaces artistiques s’ouvrent l’un l’autre, nous révélant ensemble notre propre univers physique. L’approche sensible de l’espace et des éléments, des êtres et des choses est sublimée. L’absence récurrente d’un premier plan entre l’œil et le sujet fait perdre les repères quotidiens, voire identificatoires ; alliée au mélange des genres artistiques, cette absence place le spectateur dans la fraîcheur du premier contact au sujet et sert l’approche émotionnelle de la représentation. La démarche de Bizon n’est donc pas de nous proposer un nouvel univers artistique, le sien, dans lequel nous serions invités à pénétrer ; il nous emmène au contraire dans une contemplation privilégiée de notre propre monde : libre et directe, sans filtre ni artifice.

D’une nature inédite, de telles œuvres appellent un nom qui leur rende leur plénitude.

À la fois photographies et peintures, les espeintographies sont des invitations à l’exploration. Mêlant les disciplines artistiques pour mieux happer nos sens, les photographies d’essence picturale créées par Jacques Bernard Bizon abolissent tout autant les frontières spatiales, entre mondes extérieur et intérieur. Loin de nous imposer sa vision, Jacques Bernard Bizon est un passeur : ses œuvres renouent les échos du monde avec notre propre intériorité, par leur mise en résonance.